Avant de parler de régime ou de besoin de perdre du poids, commençons déjà par nous reconnecter à notre sensation de faim et de satiété
De nos jours, dans la vie bien rythmée que la plupart d’entre nous vivons, manger n’est plus lié à une sensation de faim mais plutôt à un réflexe, un horaire, un rituel, une habitude… Il en ressort une déconnection entre notre corps et notre esprit ce qui fait taire petit à petit les sensations que nos ancêtres pouvaient encore percevoir. Ceci a de nombreuses conséquences et répercussions sur notre rapport à l’alimentation !
Faut-il être expert en nutrition pour bien se nourrir ?
De plus avec les différents dictats, injonctions et régimes, on a tendance à intellectualiser de plus en plus notre alimentation. « C’est bien de ne pas trop manger le soir…. », « il faut faire un bon petit déjeuner le matin » et qu’en est-il si nous n’avons pas faim, faut-il se forcer à manger ? « Les légumes doivent faire partis de notre alimentation », « Les fruits doivent être consommés en dehors des repas »….
Toutes ces phrases que l’on lit, entend à travers les posts, les podcasts, les messages publicitaires etc sont toutes pertinentes dans un contexte particulier et peuvent donc être favorables dans certains cas et néfastes dans d’autres. Ce qui a de sûr est qu’elles renforcent la mentalisation de notre rapport à l’alimentation et nous ramène dans un contrôle permanent : « c’est bien », « il faut », « c’est pas bien »….
Le seul moyen de savoir ce qui est bon pour nous est d’apprendre à renouer cette sensation de faim, ces différentes perceptions intérieures, ces messages du corps etc…
Faisons confiance en notre corps !
Notre corps est doué d’une intelligence exceptionnelle et grâce à des mécanismes d’autorégulation permanente (appelé Homeostasie), il gère en continu les taux de sucre dans le sang, l’équilibre acido-basique, la température du corps … et ce quelle que soit les facteurs environnementaux, les apports alimentaires.
En s’autorisant à faire confiance à notre corps, on peut alors commencer à se libérer de tous ces messages culpabilisants, de tous ces « yakafokon » et lâcher prise sur notre prise alimentaire. A ce moment-là, la sensation de faim va pouvoir émerger à nouveau. Le corps quand il a besoin d’apport alimentaire, sait se manifester !
Le système nerveux central à l’aide de l’hypothalamus entre autres traite en permanence les signaux hormonaux de faim mais aussi de satiété.
Pour renforcer cette approche, il est important de rappeler que notre alimentation ne peut pas être constante et identique.
Nos besoins changent avec l’âge, selon les saisons, les températures, notre niveau d’énergie, de pratique sportive, de travail, de sommeil….
En faisant confiance à notre corps, naturellement il est possible de se reconnecter aux saisons et aux différents besoins évolutifs de notre organisme.
Quelques pistes (non exhaustives) pour retrouver la notion de faim et de satiété :
Efforcez-vous de bien mastiquer
France Guillain a écrit « mastiquer c’est la santé – France Guillain ».
Sans rentrer dans le mécanisme complexe de la digestion, il est bon de rappeler que physiologiquement parlant, l’apport alimentaire sert à nourrir les différentes cellules de notre corps après avoir été décomposé correctement dans les différentes étapes du système digestif.
Mastiquer est critique non seulement pour la réalisation complète du processus de digestion et donc l’assimilation des nutriments (et au passage une façon d’éviter de cumuler des déchets qui peuvent provoquer des pathologies et/ou une prise de poids).
Cependant dans le contexte précis de cet article, il est important de rappeler que la notion de satiété arrive environ 20 minutes après le démarrage du repas. Par conséquent, engloutir ou gober son repas en un temps record ne permettra pas de toucher du doigt cette notion fondamentale de sensation interne de « rassasiement ».
Si vous n’êtes pas totalement convaincu, alors je vous invite à écouter le podcast de Christelle Dallerac « Les bienfaits de la mastication soutenue »
Astuces :
Prendre le temps de manger dans un lieu dédié en s’efforçant de poser la fourchette entre chaque bouchée et en prêtant attention à bien imbiber de salive la bouchée.
Apprenez à manger en conscience
Des personnes comme Thich Nhat Hanh, grand maître bouddhiste parle des prises alimentaires comme des « expériences corporelles, émotionnelles et spirituelles ». Dans le temps, la plupart des religions consacraient un moment sacré autour du repas alors qu’aujourd’hui manger se fait aussi bien devant son ordinateur qu’en conduisant ! Or comme le décrit si bien Thich Nhat Hanh, manger fait appel à tous nos sens : la vue, l’odorat, le toucher, l’ouïe et le goût !
Astuces :
Faites l’expérience avec un aliment de votre choix (bout de carotte cru, un morceau de chocolat, un morceau de pastèque, une mangue…).
Dans un endroit calme,
- Observez l’aliment avant de le consommer et touchez sa texture,
- Ressentez son odeur et recueillez les premières sensations que vous ressentez au travers de ces 3 premiers sens : orangé clair, rugueux, soyeux, et laissez-vous emporter par les lieux auxquels vous ramène l’odeur (la cuisine de votre grand-mère par ex …).
- Une fois les sensations recueillies, prenez le temps de porter l’aliment à la bouche en étant attentif aux bruits associés à la « croque », aux sensations ressenties dans la bouche (onctuosité, craquant…).
- Prenez ensuite le temps de bien mâcher le morceau en bouche et suivez par la pensée et le ressenti interne du trajet de l’aliment dans la bouche, puis dans l’œsophage, ensuite dans l’estomac…
En renouvelant cette expérience avec différents types d’aliment, vous allez réapprendre à relier votre corps et votre esprit.
Respirez avant de manger
La respiration en plus de toutes les vertus que l’on connaisse à son sujet est un outil très intéressant dans le contexte de cet article puisque d’une part, elle favorise la connexion entre le corps et l’esprit (bien connu des Yogis mais aussi elle participe à réduire le stress et les tensions corporelles. Elle permet de canaliser des pulsions alimentaires en réponse d’un stress ou un manque par exemple.
Il existe de nombreux exercices de respiration. La respiration alternée sera privilégiée pour faciliter la connexion entre le corps et l’esprit et la cohérence cardiaque sera plus adaptée à la gestion du stress et des pulsions alimentaires. Associée avec une huile essentielle bien choisie, les bienfaits seront démultipliés.
Astuces :
1. Pratiquez la respiration alternée avant les repas. Vous trouverez de nombreux exercices sur le net. Voici celui proposé par Nathalia Westmacott-Brown dans son livre « Petit Guide de l’autoguérison, la respiration » (cf photo ci-contre)
Astuces:
2. En cas de stress, ou de mal-être associé à un besoin compulsif de se remplir avec des aliments souvent « doudous » bien sucrés et/ou bien gras, je vous invite à essayer la cohérence cardiaque avec l’application RepireRelaxR que vous pouvez pratiquer tout en sentant une goutte d’huile essentielle comme la Lavande fine, la Marjolaine à coquilles etc selon l’état émotionnel du moment.
Pour conclure
Que ce soit en prévention ou en accompagnement de troubles liés à l’alimentation ou la gestion du poids, renouer avec la notion de faim et de satiété est primordial. Je comprends que cela ne soit pas évident de par notre rythme de vie et la séparation qui existe chez la plupart d’entre nous entre le corps et l’esprit. Cependant, en pratiquant quelques exercices simples (comme par exemple ceux cités ci-dessus) régulièrement, soyez surs que cela peut redevenir possible. N’oubliez pas de faire confiance à votre corps qui sait exactement ce qui doit faire !
N'hésitez pas à vous rapprocher d’une personne compétente si vous avez besoin d’être accompagné dans cette démarche.
SOURCES
Christelle Dallerac - Podcasts & Ouvrages- www.sibaia.com
Nathalia Westmacott-brown Petit guide de l'autoguérison La respiration
Sabrina Romeo-Dussart- Se reconnecter aux saisons
Thich Nhat Hanh- Manger en pleine conscience
Grance Guillain- Mastiquer c'est la santé
